La mémoire comme recueillement de l'être

Peu nombreux mais motivés par le sujet, nous avons décortiqué les mots du thème pour tenter de cerner le sujet ! Mais bon voilà, nous sommes tombés à côté de la plaque pour définir la mémoire ! Heureusement que le Père Jérôme était là ...

Et oui car la mémoire ce n'est pas la même chose que la mémorisation !
En effet, la mémorisation est la capacité de se souvenir de quelque chose, d'apprendre par coeur des cours par exemple !
La mémoire quant à elle fait référence à notre identité profonde qui est d'être à l'image et la ressemblance de Dieu. St Augustin disait d'ailleurs : "Ma mémoire c'est la mémoire de Dieu".
Ainsi, même un tout petit enfant ou encore une personne âgée sénile ont une mémoire, ils sont comme chacun de nous marqués du sceau de Dieu.
Cependant, à cause du péché originel, des autres et de nous mêmes, notre mémoire est blessée. Nous pouvons alors oublier que nous sommes enfants de Dieu, que Dieu est Amour et qu'Il est notre force.



Face à cette blessure, nous avons deux échappatoires :

• se tourner complètement vers le passé, l'embellir et y faire référence en permanence. A l'époque de Jésus, c'est notamment le cas des prêtres juifs, qui lorsque le Christ leur annonce la Bonne Nouvelle pour maintenant, font perpétuellement référence à la Loi de Moïse qui dit que... ou à leur ancêtre Abraham qui a fait telle chose...
• à l'opposé, d'autres choisissent de se projeter dans le futur, qu'ils imaginent à leur convenance. Ainsi, certains juifs attendaient un Messie militaire et puissant qui les sauveraient du joug romain !

L'Evangile est quant à lui profondément ancré dans le présent. Ainsi, les mots les plus redondants y sont : "aussitôt", "rapidement", "aujourd'hui". Dieu nous appelle à le rencontrer dans le présent. Mais notre mémoire blessée nous rend difficile cette vie dans le présent ! Ainsi, nous avons tous fait l'expérience de la difficulté de fixer nos pensées lorsque nous prions. St Ignace, nous invite à mettre notre imagination au service de la prière, en reconstituant les faits concrets évoqués dans un passage d'Evangile (selon les exercices de St Ignace).

Meurtris nous avons notre peur. Jésus vient nous guérir : "N'ayez pas peur !", dans Son humanité il a habité nos angoisses les plus profondes, comme lors de son agonie au jardin des oliviers.

L'Esprit Saint nous est donné comme défenseur face à cette peur d'être raillé, rejeté ou de souffrir pour le Christ. Il est notre force lorsque nous craignons de mal faire et de pécher. 

Les saints nous sont donnés comme exemple de cette force. Envahis de l'Esprit Saint ils n'ont plus peur : ils vivent de la force du Christ. 

Le sacrement de réconciliation nous permet également grâce à l'expérience de la miséricorde divine, de restaurer l'image de Dieu en nous. De même, lorsque l'on communie, on fait corps avec le Christ : "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi" disait St Paul. Jésus nous donne sa Paix, Il rétablit l'image de Dieu en nous.

La guérison nécessite aussi de se souvenir des moments de notre vie où nous voyons l'action de Dieu. Ainsi comme le peuple hébreux regarde l'histoire d'Israël pour se souvenir que Dieu a fait alliance avec eux, nous sommes invités à faire ce travail actif dans nos propres vies pour réhabiliter notre identité d'enfants de Dieu.

Soyons attentifs aux signes de Dieu dans nos vies ! Vivons dans le présent qui nous est donné comme un moment d'éternité  !